Un comprimé pour la fièvre, un sirop contre la toux, un conseil glané sur internet… l’automédication semble parfois la solution la plus simple. Mais est-elle aussi anodine qu’elle en a l’air ? Dans une société où chacun devient son propre médecin pour se soigner vite et seul, il est essentiel de rappeler que cette pratique, si elle n’est pas encadrée, peut mettre votre santé en danger.
Dans une démarche de prévention, découvrons ensemble les dangers cachés de l’automédication. Et pour adopter les bons réflexes, n’hésitez pas à consulter notre article sur le bon usage des médicaments.
L'automédication, une pratique courante, à ne pas banaliser
Qu’est-ce que l’automédication ?
L’automédication désigne l’utilisation de médicaments sans prescription médicale. Cela concerne aussi bien les produits en vente libre, que ceux issus d’anciennes prescriptions. L’objectif : soulager rapidement un symptôme bénin ou traiter une affection jugée mineure, sans passer par un professionnel de santé.
Pourtant sans accompagnement, cette pratique peut avoir des conséquences inattendues.
Pourquoi les Français y ont souvent recours ?
En France, plus de 80 % des Français ont recours à l’automédication(1). Ce chiffre témoigne d’une confiance forte dans cette pratique, souvent synonyme de simple et rapide. Elle permet d’éviter une consultation médicale pour ce qui semble être un petit souci de santé. Si l’automédication est souvent perçue comme une solution économique, n’oubliez pas que certaines dépenses de santé peuvent être prises en charge ou accompagnées par votre mutuelle santé. Il serait donc dommage de se priver d’un avis médical par souci d’économie.
L’accès facilité à l’information en ligne, bien qu’utile incite aussi à l’autodiagnostic. Forums, vidéos, articles de blog — contenus pas toujours fiables — peuvent encourager la consommation de médicaments sans tenir compte des spécificités individuelles, et conduire à des erreurs de traitement. Les conseils de l’entourage, bien qu’animé par de bonnes intentions, peuvent également s’avérer inadaptés. C’est pourquoi l’automédication, bien qu’encouragée dans certains cas, doit être encadrée par de bonnes pratiques et une réelle vigilance.
J’ai été agréablement surpris par l’expertise de cette mutuelle, elle a su parfaitement répondre à mes besoins.
Merci encore
Luc à Yvry sur Seine le 29 février 2023 sur les pages jaunes
C’est ce que j’appelle être bien accompagné.

Quels sont les risques de l’automédication ?
Surdosage et effets indésirables : des risques sous-estimés
Un médicament délivré sans ordonnance ne signifie pas qu’il est sans danger pour votre santé. Le risque de surdosage est bien réel. Prenons l’exemple du Paracétamol : pris à des doses trop élevées ou de manière trop fréquente, il peut être nocif, et entrainer de graves lésions pour le foie.
Par ailleurs, chaque médicament comporte des effets secondaires potentiels. Mal dosés, mal utilisés ou inadaptés à votre état de santé, ces médicaments peuvent faire plus de mal que de bien.
L’automédication vous expose au risque de mauvaise utilisation : choix inapproprié du médicament, erreur de dosage, durée de traitement inadaptée… Cette pratique peut retarder la guérison, aggraver les symptômes ou créer de nouveaux troubles. En effet, en soulageant temporairement une douleur ou une gêne, certains médicaments peuvent masquer une pathologie plus sérieuse.
Voici quelques exemples concrets de réflexes d’automédication et de leurs risques médicaux associés :
Symptôme | Réflexe fréquent | Justification médicale |
Fièvre | Paracétamol ou ibuprofène sans diagnostic | La fièvre peut être un symptôme d’une infection virale ou bactérienne. Si on la masque trop tôt (surtout chez l’enfant ou le senior), cela peut retarder le diagnostic ou cacher une pathologie grave. Réf. : Ameli.fr, VIDAL |
Toux | Sirop acheté sans avis médical | La toux sèche et la toux grasse nécessitent des traitements différents. Certains sirops sont contre-indiqués en cas d’asthme ou de grossesse. Réf. : HAS, ANSM |
Brûlure d’estomac | Antiacide en pharmacie | Un reflux gastrique chronique peut cacher un ulcère, une œsophagite ou un cancer gastrique. Masquer les symptômes empêche un diagnostic précoce. Réf. : HAS |
Nez bouché | Spray décongestionnant en usage prolongé | L’abus de vasoconstricteurs (type Rhinofluimucil, Humex) entraîne un effet rebond et une dépendance nasale. À ne pas utiliser plus de 5 jours. Réf. : ANSM, VIDAL |
Douleurs musculaires | Anti-inflammatoires répétés | L’ibuprofène, le kétoprofène et autres AINS(2) augmentent le risque d’ulcère, d’insuffisance rénale et de complications cardiovasculaires, surtout en automédication prolongée. Réf. : ANSES, ANSM, HAS |
Interactions médicamenteuses : des combinaisons parfois dangereuses
L’association de plusieurs médicaments, qu’ils soient prescrits ou non, peut entraîner des interactions aux conséquences graves.
En effet, un médicament accessible en libre-service peut interagir avec votre traitement habituel. Conséquences : effets indésirables amplifiés, perte d’efficacité de votre traitement voire réactions graves. Cela concerne aussi certains remèdes à base de plantes ou compléments alimentaires.
Vigilance renforcée pour les personnes vulnérables
Enfants, personnes âgées, femmes enceintes : prudence absolue
L’automédication nécessite une attention particulière chez certains publics. Cette pratique est particulièrement risquée chez les enfants, pour qui les dosages doivent être précisément adaptés à l’âge et au poids. Un simple excès peut avoir des effets disproportionnés.
Chez les personnes âgées, la prudence est également de mise. Souvent concernées par la polymédication elles risquent des interactions multiples, des effets indésirables et de confusion dans la prise des médicaments.
Quant aux femmes enceintes, l’automédication peut avoir des répercussions sur le développement du fœtus. Même un médicament en vente libre peut être contre-indiqué pendant la grossesse. Il est donc essentiel de demander un avis médical avant toute prise médicamenteuse durant cette période.
Maladies chroniques : attention à la compatibilité
En cas de maladies chroniques comme l’hypertension, le diabète ou l’insuffisance rénale, certains médicaments pris en automédication peuvent interférer avec votre traitement habituel, voire aggraver votre état de santé. Par exemple, des décongestionnants utilisés contre le rhume peuvent faire monter la tension artérielle.
Automédication : Les bonnes pratiques à adopter
Demander l’avis d’un professionnel de santé
Même si le médicament est accessible sans ordonnance, il est toujours préférable de consulter un pharmacien ou un médecin. Ces professionnels peuvent évaluer la pertinence du traitement, détecter d’éventuelles contre-indications et prévenir les risques d’interaction.
Certaines mutuelles santé, comme SMATIS, offrent à leurs adhérents des services d’accompagnement comme la téléconsultation. Un professionnel de santé disponible 7j/7 vous oriente vers la solution appropriée à votre état de santé, sans vous mettre en danger.
Lire attentivement la notice
La notice du médicament est une source d’information précieuse, souvent négligée. Elle contient des indications précises sur la posologie, les effets secondaires, les précautions d’emploi et les situations à éviter. La lire attentivement permet d’utiliser le médicament à bon escient, tout en vérifiant des informations essentielles comme la date de péremption.
FAQ sur les dangers de l'automédication
Est-il dangereux de s’automédiquer ?
Une automédication peut être dangereuse, surtout si elle se fait sans avis médical. Mal utilisée, elle peut entraîner des effets secondaires, masquer ou retarder le diagnostic d’une maladie plus grave ou provoquer des interactions médicamenteuses potentiellement graves. Utilisée avec prudence, sur une courte durée et pour des troubles bénins, elle peut cependant être utile et soulager durablement.
Quels traitements sont concernés par l’automédication ?
Les médicaments les plus souvent utilisés en automédication sont ceux disponibles sans ordonnance. Il s’agit notamment des antalgiques, anti-inflammatoires, antitussifs, sirops contre la toux, décongestionnants nasaux, antiacides ou encore des compléments alimentaires. Bien qu’en accès libre, ces médicaments ne sont pas sans risques. Leur usage doit être raisonné et adapté à votre état de santé.
Comment éviter les erreurs liées à l’automédication ?
Pour éviter les erreurs liées à l’automédication, il suffit d’adopter les bons réflexes :
- Lire attentivement la notice du médicament (posologie, contre-indications, effets secondaires, date de péremption).
- Respecter les dosages et les durées d’utilisation.
- Demander conseil à un pharmacien, surtout si vous prenez déjà un autre traitement ou souffrez d’une pathologie chronique.
- Éviter d’utiliser les restes d’anciens traitements.
- Ne jamais prendre un médicament « conseillé par quelqu’un », sans connaître votre situation médicale.

La bonne conservation des médicaments est essentielle pour préserver leur efficacité et garantir votre sécurité.