Le virus de la grippe a atteint son pic d’épidémie depuis le début du mois de février.
Selon le bulletin hebdomadaire de Santé Publique France, il est particulièrement contagieux et virulent en cette année 2019. Toutes les régions de France sont touchées et on dénombre déjà plus de 1 800 décès. L’épidémie dure généralement entre 1 à 3 mois et touche 2 à 5 millions de Français par an.
La grippe c’est quoi ?
C’est une infection virale, appelée “Influenza”, plus connue sous le nom de grippe. Elle existe sous trois formes : A, B et C. La A est la plus dangereuse, la B la plus fréquente et la C est rarement détectée et n’est pas ou peu infectieuse. Les types A et B sont ceux que nous rencontrons le plus, notamment en 2019 où le A est très présent. Chaque hiver, plusieurs millions de personnes contractent la grippe en France. Souvent bénignes, des complications peuvent avoir lieu chez les personnes fragiles. Cela concerne les nourrissons et surtout les plus de 65 ans.
Sous toutes ses formes, le virus est très contagieux et se fixe aux cellules des voies respiratoires. De ce fait, une personne contaminée projette des millions de virus dans l’air lorsqu’elle parle, éternue, tousse. La contamination se fait également par les mains et tous les objets touchés par la salive expulsée par les personnes infectées.
Une fois dans l’organisme, les symptômes apparaissent après une période d’incubation de 1 à 5 jours. Ils ne sont pas spécifiques à la grippe, on parle de syndrome grippal mais aussi d’état grippal car de nombreux virus se propagent l’hiver et donnent des signes proches de celui de la grippe.
Les symptômes de la grippe chez l’adulte
- 1re phase : frissons, malaises, fièvre supérieure à 39°, douleurs musculaires, maux de tête.
- 2e phase (différente en fonction des personnes) : fièvre pouvant atteindre 40°, accélération du rythme cardiaque, fatigue, manque d’appétit, nez qui coule, mal de gorge, de tête, difficultés à avaler, brûlures dans le thorax, toux sèche.
Les symptômes de la grippe chez les enfants
Chez les enfants de moins de 2 ans et surtout ceux de moins de 6 mois, les risques sont importants. Il peut n’y avoir aucun symptôme avant un an et soudainement, une grippe très grave peut survenir.
De 3 à 5 ans, les symptômes sont souvent représentés par une simple fièvre, une somnolence, des troubles digestifs et ou de conscience.
La vaccination
Même s’il n’est pas 100 % efficace, le vaccin contre la grippe reste la meilleure façon de se protéger. Il est très fortement recommandé pour les personnes fragiles (les plus de 65 ans, les femmes enceintes, les insuffisants respiratoires et cardiaques…)
Il est possible d’attraper la grippe lorsqu’on est vacciné, mais elle sera beaucoup moins intense. La vaccination évite en effet plus de 2 000 décès chaque année.
Le virus évolue constamment, il est donc nécessaire de renouveler chaque année sa vaccination. Le vaccin évolue lui aussi tous les ans : une nouvelle formule est élaborée depuis les trois souches les plus courantes de l’année précédente. Il fait effet deux à trois semaines après l’injection, le faire avant le début de l’hiver permet donc d’être protégé jusqu’à la fin de l’épidémie. Le vaccin peut être acheté librement en pharmacie et sans ordonnance. L’assurance maladie le prend en charge à 100% pour les populations à risques.
Aujourd’hui, la priorité est d’éviter la propagation du virus. Comment ? Grâce à différentes actions de prévention car il est trop tard pour se faire vacciner (sauf pour les personnes à risques), en effet la campagne de vaccination est terminée.
Les gestes de prévention contre la grippe
Plusieurs facteurs physiologiques et comportementaux facilitent la contagion :
- Regroupement de personnes (bureaux, lieux publics, etc.)
- L’air froid et sec facilite la prolifération du virus dans les voies respiratoires et la muqueuse nasale.
Il est possible de limiter la transmission du virus par des gestes qui semblent ordinaires et élémentaires, mais qui restent efficaces :
- Éviter les contacts (serrer les mains, faire la bise, etc.) avec les personnes en état grippal, les grippées et leur entourage.
- Porter un masque si vous êtes contagieux (c’est loin d’être un réflexe en France malgré son efficacité) ou à défaut, se couvrir le nez et la bouche à chaque éternuement et toux.
- Utiliser des mouchoirs en papier à usage unique et les jeter dans une poubelle fermée.
- Se laver automatiquement les mains avec de l’eau et du savon ou une solution hydro-alcoolique après avoir éternué, toussé ou s’être mouché.
- Si vous êtes souffrant, n’allez pas au travail au risque de contaminer vos collègues. De la même manière, n’envoyez pas vos enfants à l’école.
- Enfin, aérer votre logement régulièrement pour renouveler l’air.
Pourquoi ces gestes de prévention sont importants ? Simplement parce que le virus est résistant dans notre environnement :
- 5 min sur la peau.
- 1 à 3 heures dans les sécrétions séchées.
- 8 à 12 heures sur les vêtements, les mouchoirs, les tissus, etc.
- Plusieurs jours sur des surfaces inertes (bureau, poignée de porte, volant, etc.)
Comment traiter le virus de la grippe ?
Pour soigner la grippe, les professionnels de santé vont prescrire du paracétamol pour la fièvre et les douleurs, et éventuellement un sirop si la toux est sèche et gênante. Par ailleurs, il est recommandé au patient de bien s’hydrater, de se reposer et de prendre des aliments riches en vitamines.
Dans des cas plus graves ou pour des personnes à risques, le médecin peut avoir recours à un traitement à base d’antiviraux.
Les antibiotiques sont eux, inutiles contre une maladie virale comme la grippe.
Les symptômes disparaissent entre cinq et sept jours, mais une forme de fatigue et de toux peut persister plusieurs semaines.
Un virus en constante évolution
L’Influenza est un virus en mutation permanente. Cette instabilité fait émerger au moins une modification génétique mineure par an sur les souches humaines pour continuellement contourner les effets des défenses immunitaires.
À l’inverse, il arrive que le virus évolue de façon majeure, ce qui provoque de véritables pandémies ayant des effets dévastateurs :
- la grippe espagnole de 1918 (H1N1) a fait plus de 50 millions de morts.
- la grippe asiatique de 1968 (H3N2), environ 2 millions de morts.
- la grippe aviaire de 2004 (H5N1), cette fois, c’est un virus animal qui a tué des millions d’oiseaux et qui a également infecté l’homme (245 décès).
- la grippe de 2009 (H1N1) qui était un mélange d’éléments aviaires, porcins et humains, a provoqué plus de 18 000 décès.
Actuellement, le virus grippal touche un nombre plus important de personnes ayant été vaccinées que les années précédentes. Cela s’explique par la composition du vaccin comparée aux souches en circulation. En effet, selon le réseau Sentinelles, le vaccin est efficace à 74 % sur la souche H1N1, mais seulement à 21 % sur la H3N2. Malgré ce faible taux de protection, le vaccin permet également de protéger contre deux autres formes du virus ayant sévi en 2018.
Une maladie surveillée et étudiée
La grippe est surveillée de près par l’OMS depuis 1952. Leurs objectifs sont d’observer les évolutions et les conséquences des différentes épidémies à travers le monde ainsi que de déterminer les souches virales en circulation.
L’OMS analyse donc les informations remontées par les centres nationaux auprès des 5 centres mondiaux (Londres, Atlanta, Tokyo, Pékin et Melbourne).
En France, la surveillance de la grippe est gérée à la fois par le réseau Sentinelles (composé de plus de 1 300 médecins généralistes) et par grippenet.fr, un réseau de plus de 4 000 internautes anonymes qui recueillent des informations sur les syndromes grippaux.
Toutes ces données optimisent la surveillance traditionnelle réalisée par les hôpitaux et les cabinets de médecins.
Les enjeux de la recherche
L’objectif principal des chercheurs, aujourd’hui, est de réussir à développer un vaccin efficace et durable. C’est sur cette volonté que planchent plusieurs équipes dans le monde entier, essayant de créer un vaccin à la fois universel, mais aussi résistant aux multiples évolutions du virus. Malgré les avancées, cela pourrait prendre une dizaine d’années. En effet, nous avons à l’heure actuelle un vrai manque de connaissances sur le sujet pour espérer lutter efficacement et éliminer ce problème de santé.
Des études sont menées en parallèle sur le virus lui-même, afin d’appréhender ses variations génétiques et réussir à déterminer comment, par exemple, un virus animal peut aussi se transmettre à l’homme.
D’autre part, les chercheurs explorent les gènes humains pour comprendre pourquoi certaines formes de grippes graves arrivent à se développer chez des personnes et pas chez d’autres..
Sources : www.inserm.fr / site de l’OMS